La bataille de Sedan eut lieu le 1er septembre 1870 entre, d’une part l’armée dite de Châlons, parce que c’est au camp militaire de Châlons que s’était reconstitués les débris de l’armée d’Alsace, désorganisée par la défaite de Frœschwiller, le 6 août 1870, et, d’autre part, une forte partie de l’armée allemande, sous le haut commandement du maréchal de Moltke. Les forces françaises étaient d’environ 120.000 hommes et les forces allemandes de plus de 200.000.
Mais qu’est-ce que Sedan ? Une petite place du Nord fortifiée par Vauban, derrière laquelle, le 31 août 1870, est venue s’entasser l’armée de Châlons commandée par le maréchal de Mac Mahon. Cette armée représente moins de la moitié des forces françaises ; l’autre plus forte moitié, celle de Bazaine, est déjà enfermée contre les murs de Metz et cernée par 200.000 Allemands. Bazaine sera contraint de capituler dans moins de deux mois. L’armée de Châlons est donc la seule force opérationnelle qui reste à la France pour lutter contre l’armée du général de Moltke, déjà arrivée à la hauteur de Sainte-Menehould.
Malgré les avertissements que lui donnent ses généraux et les habitants, Mac Mahon a décidé de laisser reposer ses troupes entre les murs de Sedan et la forêt qui longe la frontière belge. Au désespoir des plus perspicaces de son armée, il n’a prévu ni plan d’opérations ni ligne de retraite et ne veut pas croire à la proximité et à l’importance des troupes allemandes. Il n’attache non plus aucun intérêt à cette particularité prussienne de l’art de combattre, qui consiste à envelopper l’ennemi de toutes parts, puis à l’écraser avec sa puissante artillerie. Si l’armée française est entourée par les forces allemandes, elle est perdue. Mais Mac Mahon ne veut rien entendre : s’il faut combattre, on combattra.
C’est bien ce qui va se produire le lendemain, 1er septembre, dès 4 heures du matin : l’armée de Mac Mahon sera peu à peu entourée et complètement cernée à midi. Un bombardement systématique sera alors dirigé sur les Français qui, malgré leur courage et des actions héroïques, seront refoulés vers les remparts de Sedan. Vers 4 heures, pour en finir, le roi Guillaume fait bombarder la ville et vers 6 heures, les combats s’arrêtent ; l’armée française est entièrement désorganisée. L’Empereur Napoléon III remet son épée au Roi de Prusse et le général de Wimpffen, qui a revendiqué le commandement après que Mac Mahon a été blessé, ira négocier les conditions de reddition auprès du général de Moltke et de Bismarck ; celle-ci seront impitoyables : toute l’armée sera prisonnière et tout le matériel et les valeurs seront livrés au vainqueur.
À la suite de cette défaite, le gouvernemental impérial s’écroulera, l’Impératrice régente s’enfuira et les députés républicains, ramassant le pouvoir, les quelques maigres troupes qui restent et faisant appel aux Français relèveront le défi : on continuera le combat.